mousqueterie

mousqueterie [ muskɛtri; muskətri ] n. f.

• fin XVI^e; de mousquet

♦ Vieilli Décharge de mousquets, et par ext. de fusils. ⇒ 1. salve . — On a dit aussi mousquetade .

● mousqueterie nom féminin Décharge de mousquets ou de fusils qui tirent en même temps.

⇒MOUSQUETERIE, subst. fém.

A.— Décharge simultanée ou feu roulant de mousquets et, par extension, de fusils. Synon. fusillade, mousquetade, salve. Décharge, feu, salve de mousqueterie; mousqueterie de l'ennemi; violente mousqueterie; essuyer une mousqueterie. Un bataillon entier (...) les foudroyait sans relâche d'une mousqueterie épouvantable (HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 423). Les coups de feu s'égrènent, puis dans un sursaut, se resserrent. (...) « (...) Deux cartouches seulement... Feu!... » (...) l'absence de bruit succède aussitôt à la rafale aiguë de la mousqueterie (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p. 173) :

• Bientôt tous les deux furent hors du bois; en arrivant au bord de la plaine, ils entendirent un tapage effroyable, le canon et la mousqueterie tonnaient de tous les côtés, à droite, à gauche, derrière.

STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 39.

♦ P. métaph. V. cinglant ex. 1.

B.— HIST. MILIT.

1. a) Maniement du mousquet. Il entend bien la mousqueterie (LITTRÉ, GUÉRIN 1892).

b) Technique de tir par décharge simultanée de fusils, d'armes à feu; p. méton., corps de troupe effectuant ces tirs. Quelques tours d'exercice de la mousqueterie nous valurent de vifs applaudissements; puis Tansa fit apporter des vivres pour tous ses hôtes (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle sud, t. 10, 1846, p. 159). L'infanterie a été le plus souvent mise en position à 2.000 mètres de l'ennemi, là où notre artillerie et notre mousqueterie étaient impuissantes pendant que l'artillerie prussienne faisait dans nos rangs les plus grands ravages (DAVOUT, Réorg. milit., 1871, p. 5).

2. MAR. [Jusque vers 1890-1895] ,,Fusiliers marins et leur service à bord des bâtiments de guerre`` (GRUSS 1952). Joal, lui, qui était dans la mousqueterie, représentait le type du serviteur irréprochable, sans but et sans rêve (LOTI, Matelot, 1893, p. 151).

Prononc. et Orth. :[], [--]. LITTRÉ, DG, PASSY 1914 []; BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB., WARN. 1968 [] ou []; Lar. Lang. fr. []. MARTINET-WALTER 1973 12/17 [], 2/17 [] V. marqueterie. Att. ds Ac. dep. 1694. Harmonie avec la prononc. [] : GATTEL 1841 -quèterie, Zola -quetterie (v. cinglant ex. 1). Étymol. et Hist. 1628-30 musqueterie « ensemble des mousquets d'une troupe » (A. D'AUBIGNÉ, Sa vie à ses enfants ds Œuvres, éd. E. Réaume et F. de Caussade, t. 1, p. 55 : Medelin cognoissant sa resolution, fait ajuster sa musqueterie, qui descharge à plomb de vingt pas dans l'esquif); 1679 mousqueterie « décharge de mousquets » (RICH.). Dér. de mousquet; suff. -erie. Fréq. abs. littér. :52.

mousqueterie [muskətʀi; muskɛtʀi] n. f.

ÉTYM. Fin XVI^e; de mousquet.

❖

1 Décharge de mousquets, et, par ext., de fusils. ⇒ Salve (→ Fumée, cit. 1; infecter, cit. 10).

0 Cette promesse vola bientôt de bouche en bouche, et les acclamations du peuple, les coups de canon et le feu roulant de la mousqueterie y répondirent.

Rivarol, Politique, I, III, II.

♦ Par métaphore. || Les « mousqueteries littéraires » (Balzac).

2 Mar. (vx). || La mousqueterie : l'infanterie de marine, les fusiliers-marins.

Encyclopédie Universelle. 2012.